Le vollet "Revue des deux mondes" de l'affaire me semble aussi important que le vollet "assistanat parlementaire" (bien que là il s'agit de fonds publics). Cette publication (Revue des Deux Mondes) que l'on dit prestigieuse a été fondée en 1829 et a, de tous temps, soutenu l'idéologie réactionnaire malgré quelques "faux nez" éditoriaux pour faire bonne figure. Après la Commune de Paris en 1871, Ernest Duvergier de Hauranne y écrivait: "La commune aurait soulevé jusqu'aux campagnes et nous n'aurions eu d'autres ressources contre elle que de livrer le reste de la France aux armées étrangères". (Comprendre l'Allemagne de Bismarck). Maintenant cette revue est la propriété de la holding créée par Marc Ladreit de la Charrière qui détient aussi 20% de l'agence de notation Fitch, le groupe Webedia, la salle Pleyel, les Zénith de Province et qui produit Gad Elmaleh ou Johnny Halliday. Pénélope Clarke (nom de jeune fille de Mme Fillon) y a signé contrat pour une mission de conseillère littéraire de mai 2012 à décembre 2013 pour 5000 euros par mois. Sauf que l'ancien directeur de la revue ne l'a jamais rencontrée et n'aurait eu à en connaître que deux notes de lecture... 100000 euros de salaire sur la période du contrat pour 2 notes, c'est pas mal payé (même si c'est peu-têtre du brut).
Autour de cette revue, c'est une véritable convergence de "relations" diverses et variées avec des diners, des visites à l'Elysée (Mr de la Charrière y a rencontré Hollande plusieurs fois, semble-t-il). Les diners mensuels regroupent le Tout Paris: Nicolas Sarkozy à une époque, Dominique de Villepin, Anne Hidalgo, Bruno Lemaire, Valéri Giscard d'Estaing, Emmanuel Macron etc... Frantz Olivier Giesbert qui n'est pas avare de critiques acerbes contre la gauche (n'a-t-il pas dit dernièrement sur France 2 que Hamon était un Trump de gauche?) y a ses entrées et ses piges "bénévoles" avant d'y entrer au comité de rédaction et que sa compagne, Valérie Toranian, en devint la directrice. Il y cotoie Lise Longuet, la fille de l'ex-ministre de droite B. Longuet, ex membre du groupe d'extrême doite "Occident" (au même titre que des proches de Fillon comme Mme Méaux, sa "communicante"); Bref, que des gens propres sur eux et prêts à donner des leçons à la terre entière!
Ce qui m'écoeure, c'est que tout ce petit monde est lié par des préoccupations communes et même si l'on peut penser que certains se " fourvoient", d'autres ont sans doute des stratégies pour faire rompre les digues entre droite et extrême droite. Charles Millon, ex-ministre de la défense, également dans l'entourage de Fillon a déjà tenté l'ouverture vers le FN il y a quelques années lors d'une élection régionale (il est par ailleur proche de l'Opus Dei).
Bref, tout cela sent mauvais et la cohérence des stratégies souterraines pour les regroupements malsains, engage la gauche à rompre les ponts avec ces "cercles" relationnels dangereux. (Que fait Hidalgo dans les diners de la Revue des Deux Mondes...?)
Au fait... Comment une revue qui affiche une perte de 693000 euros en 2015 peut balancer 100000 euros pour un petit job de Mme Fillon? Nos rigoureux penseurs médiatiques ne soulèvent jamais la question sur les plateaux de télé où ils sont vissés à leur siège d'experts en toutes choses. Au delà du paiement excessif de Pénélope qu'ils daignent soulever parfois, ils se paient surtout notre tête.
Y'en a marre aussi de ceux qui se disent de gauche mais sans structuration idéologique. Cette pseudo gauche qui fait son marché de la pensée dans tous les azimuts, qui se perd et qui nous perd.
Que vivent les idées et que le combat continue entre une droite "de droite" et une gauche "de gauche".
Que vive le débat au delà de la dénonciation de ces minables affaires Fillon, mais aussi Cahuzac, "Bismuth" Sarkozy et autres...
La lutte des classes existe encore à la lumière de toutes ces affaires qui nous préparent à de sombres lendemains si nous ne renversons pas la table (ou "du passé faisons table rase") pour rebatir des projets sociaux et écologiques sans être obsédés par des invariants du discours politique comme la "dette". Choisissons le don plutôt que la dette.
